Poussez-vous, excusez-moi
Bienvenu.e.x ; C’est l’appartement humide de lessive que j’écris ce premier texte :
Pour réfléchir autour d’une journée qui a commencé par un brouillard émotionnel dominé par une paralysie d’angoisse (marqué par un rêve vivace et tumultuant), qui finit par des sourires avec mes copines, des cookies à la farine de seigle et la fascination pour la nature et l’art. En fait : une connexion avec le sensible et les vivants ...
C’est mon amie Lou-anne qui proposait une conférence avec Tanguy Descamps autour de son dernier livre : Basculons ! Dans un monde vi(v)able [1]
First and foremost on aborde le processus de prise de conscience autour de la catastrophe écologique en expliquant l’arborescence de causalité (S/O le capitalocène qui pèsent sur les transformations de la planète terre).
Cette crise est perçue comme « crise structurelle et capitale du capitalisme » par Jérôme Baschet [2] et serait engendré par la « subordination de l’état au système économique ». Elle englobe alors plusieurs éléments qui se renforcent mutuellement : économique (chômage et exclusion), financier (extension du crédit), politique (délégitimation et décomposition des systèmes politiques : la responsabilité des élu.es est tournée vers les marchés financiers plutôt que les électeurices). La crise est aussi migratoire, sociale et surtout écologique : l’épuisement des énergies provoque à terme des difficultés pour la reproduction même du capitalisme #cheh !
En ce sens la distinction entre nature/culture (issu du protestantisme) se traduit concrètement par une perte du rapport au vivant. Cette crise de la sensibilité est surement celle qui m’effraie le plus, puisqu’elle se manifeste dans mon quotidien d’habitant.e de la ville : à travers le spécisme dans les rayons du supermarché (et moins dramatiquement voire les légumes hors saison stérilisé proposés innocemment à la vente). En fait des humains déconnecté.es de la réalitée et de la proximitée de la complexitée des écosystèmes.
Un dessin des freins principal à l’action pourrait-être le manque de reconnaissance sociale et financière selon Tanguy Descamps : face à quoi seule une inversion des échelles de valeurs pas décision institutionnelle peut être efficace : REMUNERER LES SOIGNANT.ES et LES MARAICHER.ES !
Pourtant le vertige que je ressens quant à la dépendance d'une réponse des pouvoirs publics me pousse inéluctablement à me réfugier dans mon corps pour échapper à cette angoisse intellectuelle qui me maintiendrait dans la froideur profonde de l'inaction.
The pictogram represents the five spheres around which Hundertwasser's concerns revolve, and thus the five chapters of the book. The Hundertwasser non-profit foundation
« On le vit dans nos chairs »
Ce que j’ai aimé dans le discours de Tanguy c’est l'espace qu’il accordait aux monde des émotions. Ce qui me paraît naturel étant donné qu'on s'intéresse à l'existence et à la vie du sensible, mais est parfois trop vite décrit dans certains dossiers académico-intellectuels (je suppose que le haut niveau de formalisation attendu, peut empêcher le discours de se lier à la compléxité de nos mondes intérieurs).
En effet un axe principal de son discours s’accordait à décrire l’impuissance et la colère qu’on peut (je pense : qu’on ressent tous.te.s.x) en constatant le déni social et l’immobilisme général. Dissonant purement avec l’injonction imminente de notre réaction et de la nécessité immédiate de notre remise en question. Sans pathologiser cette déprime, il insiste sur l’éco-anxiété ou plutôt politico-lucidité face au manque de réponse publique ( et la fuite partagée vers l’hédonisme : POURQUOI VOUS FAITES LA FETE !?).
Selon Hundertwasser (merci Patrick pour me l'avoir introduit :), les êtres humains ont 5 peaux "men's five skins" : l'épiderme, les habits (il crée les siens ainsi que ses chaussettes et chaussures), la maison (le logement est un droit fondamental, obviously), puis l'environnement social (notre famille lieu de naissance et la sélection de nos affinitées et amitiées). Puis la PEAU PLANETAIRE : la qualité de l’air, la qualité de la couche terrestre grâce à laquelle on se nourrit, notre rapport à l’écologie et le destin de notre environnement global.
Interroger tes besoins et tes envies profondes : pilier de la philosophie de l’action
Alors il faut trouver son utilité, son sens en fait : il suffit de faire votre portrait chinois (si j'étais un légume je serais une blette). Mon sens c'est renouer avec le vivant, mais le votre peut-être réduire le réchauffement climatique ou encore construire un monde commun … Alors logiquement mon action se retrouve beaucoup dans l'art, la création, le don et les corps.
Le partage terreau de l’engagement : Intergénérationnel, solidaire (solaire) et joyeux
Photo prise le 21 juillet 2022 en woofing en Espagne (Serendipia, Asturias) ; lors de mon repas d'anniversaire (chili sin carne, et moelleux au chocolat pour le dessert hihi). Stefan - Lore et Janne
Planification de l’action publique
Pour les licencieux.se à la recherche d’un horizon professionnel
- Le shift project : « un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone »
- Le programme Wild Legal (pour les dérecho lovers) « pour la transition juridique et les droits de la Nature » dirigé par Marine Calmet
- Pour un municipalisme libertaire, Murray bookchin (2018, atelier création libertaire); décrit un projet d’écologie sociale autour de la conviction qu’aucun des problèmes écologiques ne sera résolu sans un profond changement social et radical de l’organisation politique. Dans le sens d'un projet utopique d'une démocratie directe alternative à travers des assemblées populaires.
Planifier la production
ingénieur.es time
- Low tech lab ; sobriété, pérennité et démocratisation de l’usage des technologie
- Hameaux-légers ; propose des solutions concrètes pour réaliser des habitats qui répondent aux enjeux environnementaux et sociaux contemporains !
- Shift whaste ; une organisation à but non lucratif canadienne qui transforme le caca des animaux en énergie (Bacteria breaks down fecal waste into usable biogas over time).
Déserter et explorer ; MON PREF !!!
vivre en autonomie coopérative !!! aka l’importance des formations et des savoirs pratiques #AasinA (Améli as in Anarchisme)
- Ferme en vie ; aide à trouver et à financer votre future ferme pour une installation réussie en agroécologie puisque « 50% des agriculteurs partiront à la retraite dans les 10 ans à venir »
- Terre de liens : accompagnement sur les questions agricoles, d'accès à la terre, d'installation et de transmission !!!
- L’atelier paysan ; accompagnement dans la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne. Pour retrouver collectivement une souveraineté technique, une autonomie par la réappropriation des savoirs(-faire)
- La Coopérative Oasis : accompagne et finance celleux qui vivent
où souhaitent vivre dans des écolieux collectifs - La bascule - archipel : Pour renforcer la coopération de collectifs autonomes partageant la détermination à basculer vers un modèle de société résilient et respectueux du Vivant :)
Le traditionnel combat politique
Mon amour éternel pour la désobéissance et résistance civile, dans le sens d'actions radicales et subversives, d’autres en parleront mieux que moi
- Les soulèvements de la terre « Résistances climatiques, territoriales, paysannes face à l'artificialisation des terres et aux ravages agro-industriels »
- Guerilla green : BALANCER DES GRAINES DANS LA RUE !
- Extinction rebellion (les boss.es.x)
- #STOPEACOP
Ode à l’information
une présentation riche en ressource (merci tanguy) !
- Le collectif make sense ; des ressources pour t'inspirer et t'orienter dans le monde de l'impact positif, avec des offres d’emplois et guide de réorientation et des témoignages.
- Socialter : magazine papier bimestriel disponible en kiosque qui déniche des initiatives de terrain susceptibles de nous inspirer.
- Kaizen : journalisme d’impact et de solutions, un média entièrrement indépendant qui propose des solutions écologiques et sociales. Pour nourrir la créativité, la résilience et l’autonomie, plutôt que la peur, le repli et l’immobilisme, en mettant en avant des initiatives et projets alternatifs.
Nature peinture confiture
CREER, où ma capacité à survivre
- CUISINER ! où ; se ressourcer en transformant consciemment les légumes de saisons (les veggies recettes arrivent bientôt pour les gourmand.es urbain.es)
- Circé: une plateforme dirigée par Camille Teste, qui propose des réflexions richissimes sur son compte Instagram, mais aussi des retraites et évidement des cours de yoga en ligne (les mardis à 19h : pour se connecter à son corps et à la nature; . Elle prend le parti de la systémique comme caractère structurant de l'action, alors la pratique sportive n'est ne se limite pas au bien être individuel. Camille politise le care et l'intime et ça fait du bien.
- ReSisters [3] : formidable roman-graphique, intellectuel (merci Jeanne Burgart Goutal), réconfortant (les merveilleux dessins de Aurore Chapot : ) et dramatique : qui prend place dans un univers dystopique (pas tant que ça hihi)
- Les intensément jolies mélodies de Pomme : sequoia (mon personal fav) pour peindre en nostalgie, jolie moyen d’embrasser la tristesse et la douceur de l’impuissance. Ou encore ses sessions live, avec the lovely Safia Nolin <3 dans la richesse des réservers naturelles québecoises.
- Le bruit qui court, collectif qui promeut la création d’un imaginaire nouveau pour gagner la bataille culturelle : pour participer au Festival agir pour le vivant : une semaine d’activité créative et militante
- La belle verte : Un film authentique à la fois trop court et trop long. Avec une importante esthéthique poétique et théâtrale qui est profondément drôle par Coline Serreau paru en 1996. Raconte l'histoire d'une civilisation harmonieuse et "égalitaire" (en vrai la division du travail est genrée et il y a que des blanc.hes) en communion avec la nature ; qui vont visiter la planète terre et Paris. Mention spéciale à marion cottilard, aux effets spéciaux et aux circaciens.
Pour un engagement multiple et une sensibilitée consciente.
Merci à Ludivine pour sa confiance et ses connaissance, ainsi qu'à Samuel pour m'avoir montré la réalité d'une vie alternative.
Une pensée pour Agnès et Charlotte, pour leur attention et leur excitation vers ce nouveau chemin et toutes mes tentatives de création. Enfin, merci à Elipline, Jeanne, Faye et Lou-anne pour votre présence et vos sourires.
[1] Basculons! Dans un monde vi(v)able, Tanguy Descamps, Maxime Ollivier et Romane Rostoll (illustrations), 2022, Editeur Actes Sud
[2] Une juste colère, Interrompre la destruction du monde de Jérôme Baschet (2019, éditions Divergences)
[3] ReSisters, Jeanne Burgart Goudal et Aurore Chapon, 2021 (Tana édition, nouveaux récits)